J’ai réalisé cette série photographique auprès de trois mamans solos et de leurs enfants : Annabelle, Florencia et Iona, au printemps 2023, à Saint-Malo.
Cette exposition présente les prémisses d’un projet plus large qui partirait à la rencontre du quotidien d’autres mamans solos.
J’espère à plus long terme enrichir ce reportage et mettre en image la pluralité des vécus, des situations, des histoires.
Élever seule un ou plusieurs enfants, travailler à l’extérieur, gérer les décisions, la scolarité, les activités des enfants, avoir à composer avec un père parfois absent, défaillant, faire appel à la justice quand le conflit parental est prégnant sont les conséquences qui pèsent dans la vie de nombreuses femmes suite à des séparations conjugales.
En France, 3 millions de familles sont des familles monoparentales, 85% d’entre elles sont des femmes.
Aujourd’hui, 20% de ces mamans solos vivent avec leurs enfants sous le seuil de pauvreté.
Les structures de famille dites nucléaires tendent à diminuer et les familles monoparentales voient leur part augmenter.
Suite à une séparation, les femmes entrent souvent dans la précarité, elles perdent en moyenne 22% de leur niveau de vie contre 3% pour les hommes.
La charge mentale est un facteur de risque pour l’équilibre psychologique des mamans solos. Elles ne sont plus seulement mères et femmes mais deviennent chefs de famille.
“Je suis fatiguée”, “j’ai trop de trucs à penser”, “je ne peux pas tout gérer”, “je n’ai pas le choix”, etc. Autant de phrases qui résument ce qu’est la charge mentale d’une maman solo. Devoir penser à tout, avoir peur d’oublier, être envahie d’un sentiment de ne pas y arriver.
Nathalie BOURRUS dans son essai “maman solo” les oubliées de la république raconte “je te le dis: cette vie de maman solo, de mère célibataire, est une vie comment te dire...en apnée...oui sans oxygène. C’est bien plus aride. Elle t’assèche, c’est plus dur que quand j’étais sous les bombes”
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